Pour apercevoir des femmes sans hidjab en Egypte, il faut aller au stade. La Coupe d'Afrique des nations a montré, en effet, ça et là sur les gradins des “supportrices” égyptiennes faisant de la figuration. Certaines de ces jeunes femmes arboraient des chevelures blondes, comme pour montrer que le boycott du Danemark ne fonctionne pas à cent pour cent. Il faut donc désormais attendre la prochaine sortie de l'équipe égyptienne pour voir à nouveau de jolies Egyptiennes se revendiquant comme telles.Des images rassurantes à confirmer pour la prochaine manifestation sportive en terre arabe. Cela ne suffit pas, cependant, à effacer l'impression néfaste produite par d'autres manifestations, comme celles où de jeunes exaltés scandent le nom de Ben Laden. Ce qui montre bien l'étendue du désastre. A défaut de produire des Saladin, le monde arabe se choisit des héros comme Ben Laden. Peut-être que des Hassan Sabbagh rongent leur frein quelque part en attendant leur tour.
Les courageux initiateurs de ces opérations ponctuelles de défense de l'Islam devraient pouvoir confirmer ces jours-ci. Le séjour de Ronald Rumsfeld, le secrétaire d'Etat américain, parmi nous constitue une excellente occasion de lui dire ce qu'on pense de son pays. Allons ! Un peu de courage. Que valent quelques coups de matraque, reçus place du 1er- Mai, à côté de la revendication de nos sacro-saints principes ? A moins que vous n'attendiez d'autres instructions semblables à celle qui a déclenché votre vertueux courroux. Mais où étiez-vous donc ces derniers mois, messieurs les trémulants ? En attendant, les grands médias arabes qui ont accompagné et stimulé la “fureur populaire” jouent la modération. Le chroniqueur du quotidien saoudien Al-Hayat, Djihad Al-Khazen, estime que ces manifestations outrancières rendent “le mal pour le mal”. Il dit sa réprobation des slogans utilisés comme celui qui proclame “Mort à ceux qui offensent l'Islam”. “Certes, dit-il, la publication des caricatures est le fait d'esprits bornés et ignorants. Mais en agissant ainsi, nous ne faisons que répliquer au mal par le mal. Ce faisant, ajoute-t-il, nous ne pouvons que conforter ceux des Occidentaux qui assimilent l'Islam au terrorisme”. Djihad Al-Khazen se réfère essentiellement ici aux banderoles brandies par les manifestants à Karachi, à Djakarta et à Beyrouth. A la salle Harcha, à Alger, il n'y avait que l'ombre de Ben Laden. On aurait aimé, toutefois, un peu plus d'indignation pour ce qui s'est passé à Beyrouth. Ceux qui se sont attaqués aux biens des chrétiens maronites ont mis en péril le fragile équilibre multiconfessionnel qui régit le pays. C'est ce qu'on peut ressentir en écoutant le chef du Hezbollah, au Liban, scander la liste de ses allégeances. Il y en a pour tout le monde, du Prophète au guide suprême de l'Iran, en passant par le “Mehdi al Mountadhar”, tout le monde y trouvera son compte. Si j'étais un Libanais maronite, je me poserais des questions sur mon avenir au Liban et je songerais à ressortir mes valises. Vous me direz qu'il y a pire statut que celui de maronite au Liban. Je sais : c'est celui de musulman ouvert et tolérant dans un pays dominé par l'intégrisme islamiste. C'est précisément le cas de la Syrie où le régime ne se contente plus de faire les yeux doux aux islamistes. Selon la revue électronique syrienne Passerelles, le chef du gouvernement syrien vient de prononcer des sanctions contre deux éditeurs syriens, Petra et Eytana. Il a exhorté tous les services et administrations publics à exclure dorénavant ces deux maisons d'édition de leurs opérations. Ce boycott sanctionne la publication en commun d'un livre de l'écrivaine iranienne Shahdarot Jaffan, intitulé Qu'on enlève le hidjab! Ce livre, traduit par la Marocaine Fatma Belahcène, raconte en une cinquantaine de pages l'expérience personnelle de l'auteur avec le hidjab. Paru durant l'été 2005, il avait été distribué en novembre dernier aux participants à un séminaire sur “la femme et les traditions”, tenu à Damas sous l'égide du ministère syrien de l'Enseignement supérieur. En plus de cette sanction, le gouvernement syrien a interdit la distribution du livre et a saisi tous les exemplaires encore disponibles en librairie.
Selon un opposant libéral syrien, cette initiative consacre le “mariage légal” entre le pouvoir et les islamistes. Toutefois, rappelle la revue, le prédécesseur de l'actuel chef du gouvernement avait déjà envoyé au pilon trois cent cinquante exemplaires d'un roman de Mamdouh Azzam, Palais de la pluie. La destruction avait eu lieu suite aux protestations des religieux contre son contenu. Ces mêmes religieux se déchaînent aujourd'hui contre les associations féminines qui font notamment campagne pour la réforme du code de la famille syrienne. Les prêcheurs du vendredi ont pris prétexte d'un sondage public lancé par une association féminine pour faire flèches de toutes fetwas. Ils ont décoché leurs traits contre les militantes les accusant d'être des “dépravées qui ont quitté la divine voie”. Pour faire bonne mesure, les imams ont lancé un édit de mort contre la présidente de l'association. Ce qui a conduit celle-ci à mettre fin au sondage. Dans le questionnaire établi pour ce sondage destiné aux hommes et aux femmes figure le très controversé article 17 du code de la famille. Cet article autorise le mari à répudier unilatéralement sa femme, sans avertissement. Il permet également aux époux de contracter d'autres mariages sans en référer à leur épouse du moment. D'autres problèmes sont également posés comme l'inégalité en matière d'héritage ou encore l'inégalité de traitement en cas de “crimes d'honneur”. C'est le cas de l'article 548 qui impose des sanctions uniquement aux femmes. Selon une responsable d'association, cette clause porte atteinte aux droits de la femme. Elle autorise, en effet, l'homme à tuer la femme en cas d'adultère ou d'atteinte à la morale alors que la femme ne peut pas faire la même chose. Cette responsable cite une étude réalisée par une avocate et montrant que cet article est souvent utilisé pour des cas montés de toutes pièces. Il est ainsi arrivé que des frères brandissent ce prétexte pour se débarrasser d'une sœur et mettre la main sur sa parcelle de terre. Pourtant, le mufti de la république, cheikh Ahmed Hassoune, avait adopté une attitude compréhensive en acceptant de répondre par écrit au questionnaire. Il a regretté l'attitude des imams qui ont préféré l'anathème au dialogue mais la voix de Cheikh Hassoune ne porte plus dans la Syrie actuelle. Il y eut une époque, pourtant, où la femme avait plus de moyens de défense. L'hebdomadaire égyptien Rose-al-Youssef nous le rappelle avec un aperçu sur le mariage des stars. On apprend ainsi que la pétulante Tahia Carioca a “usé” 13 maris, dont le beau ténébreux Rochdi Abaza. Ce mariage n'a duré qu'une semaine. Alors que le couple était en lune de miel au Liban, Tahia a surpris son séduisant mari dans les bras d'une touriste française. Roshdi a encore battu son record en devenant le mari de Sabah pendant 48 heures. Sabah avait appris qu'il était encore marié à Samia Gamal. Sabah n'avoue jamais son âge mais on peut dire qu'elle avait débuté sa carrière à dix-neuf ans en 1949. Sabah ne donne pas de détails aussi sur sa vie matrimoniale mais tout le monde s'accorde à dire qu'elle a largement dépassé le chiffre des treize mariages de Carioca. Comme il est loin le temps des étreintes pudiques de Roshdi Abaza et de Samia Gamal. Aujourd'hui, dès qu'un acteur se rapproche de l'actrice à moins de vingt centimètres, toutes les sirènes d'alarme incendie se déclenchent et la salle est évacuée en urgence.A. H.
Le soir d'Algérie Ahmed Allihttp://www.lesoirdalgerie.com/articles/2006/02/13/article.php?sid=34363&cid=8
mardi 28 novembre 2006
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